Après des mois d’enquête, les autorités sanitaires ont levé le mystère qui entourait les nombreux décès et hospitalisations pour pneumopathologies d’utilisateurs de la cigarette électronique. En cause, des produits illégaux de contrefaçon utilisés pour consommer du cannabis. Explications.
Les enquêteurs du CDC (Center for Disease Control and Prevention), l’organisme américain de contrôle sanitaire, en ont désormais la preuve. Ce n’est pas le vapotage en soit qui est responsable de 39 décès et de plusieurs milliers d’hospitalisations aux Etats-Unis, mais des substances illégales vendues sur le marché noir.
Il s’agirait plus précisément d’acétate de vitamine E, une substance épaississante que les trafiquants de drogue ajouteraient à l’huile de cannabis pour faciliter sa transformation en vapeur. Une substance retrouvée dans les poumons des 39 victimes de cette vague de décès, et qui causerait des dommages pulmonaires parfois irrémédiables.
La CDC a précisé que l’acétate de vitamine est transformée en véritable « colle » lorsqu’elle est chauffée, bouchant ainsi les alvéoles pulmonaires, mais que cette substance ne présente aucun risque quand elle n’est pas chauffée et qu’elle est consommée comme complément alimentaire ou utilisée pour les soins de la peau.
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En revanche, son utilisation illégale dans des produits modifiés par des personnes non habilitées à le faire et impliquant le fait qu’elle soit chauffée, est hautement dangereuse. C’est la raison pour laquelle la CDC a réitéré son appel à la vigilance du public pour ne consommer que des produits autorisés et commercialisés légalement pour des raisons sanitaires évidentes.
« L’acétate de vitamine E est immensément collante », a indiqué Jim Pirkle, du laboratoire de santé environnementale du CDC. « Il faut voir cette substance comme du miel. Donc, lorsque cela arrive jusqu’aux poumons, ça y reste collé », a-t-il expliqué.
L’enquête de la CDC a permis de confirmer qu’il n’y avait pas de crise sanitaire en tant que telle autour de la cigarette électronique (qui demeure, il faut le rappeler, un produit potentiellement nocif et dont l’utilisation n’est recommandée que pour le sevrage tabagique), mais bien autour de produits modifiés et non homologués pour la consommation de cannabis.
Cette étude permettra sans doute de dissiper le climat de défiance qui s’est installé des deux côtés de l’Atlantique à propos des cigarettes électroniques depuis le déclenchement de la crise de la vape aux Etats-Unis. Une bonne nouvelle pour le développement des dispositifs de sevrage tabagique et des différentes alternatives à la cigarette conventionnelle.